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La Radiothérapie
Radiothérapie, 130 ans d'innovation
La radiothérapie a vu le jour à la fin du 19e siècle, mais elle n’en demeure pas moins novatrice et compte toujours parmi les traitements les plus prescrits contre la plupart des formes de cancer. Il n’existe aujourd’hui pas une, mais des radiothérapies qui s’adaptent aux types de tumeurs, à leurs localisations et à leurs tailles. La recherche a permis de gagner en précision et en efficacité, améliorant de fait la réponse au traitement, la sécurité et la qualité de vie du patient.
Tour d’horizon des innovations qui font de la radiothérapie un incontournable outil de la lutte contre le cancer.
Le Cancéropôle CLARA, Popscience et le LabEx PRIMES ont travaillé ensemble pour vous proposer cet article sur les innovations en radiothérapie. Vous pouvez le lire ici
Tour d’horizon des innovations qui font de la radiothérapie un incontournable outil de la lutte contre le cancer.
Le Cancéropôle CLARA, Popscience et le LabEx PRIMES ont travaillé ensemble pour vous proposer cet article sur les innovations en radiothérapie. Vous pouvez le lire ici
Hadronthérapie versus radiothérapie classique
D'après Revue du Palais de la Découverte (N° 335-336 - février mars 2006) :
Médecine : Cancer : La protonthérapie, une technique d’avenir
Parmi les arsenaux anti-cancéreux, la radiothérapie consiste à envoyer un rayonnement ionisant en direction de la tumeur. L’objectif : tuer les cellules tumorales tout en préservant les tissus sains avoisinants.
Alors que la radiothérapie conventionnelle, initiée il y a bientôt un siècle, utilise des faisceaux de photons ou d’électrons, la protonthérapie utilise des faisceaux de protons.
Ces derniers présentent des propriétés balistiques avantageuses. Contrairement aux rayons X, les faisceaux de protons déposent leur énergie principalement en fin de course. Ils n’abîment donc pas les tissus traversés. En outre, ils permettent de cibler une tumeur au millimètre près.
La protonthérapie est par conséquent utilisée pour traiter les cancers situés dans des zones inaccessibles aux instruments du chirurgien et difficiles à traiter par radiothérapie conventionnelle car nécessitant une grande précision. Il s’agit des cancers dans le cerveau, dans des zones proches de la moelle épinière ou encore à l’intérieur de l’œil. Dans de telles situations, les rayons X risquent d’endommager les tissus qu’ils traversent avant d’atteindre la tumeur.
La protonthérapie est maintenant utilisée depuis près de 50 ans et plus de 42 000 patients ont été traités dans le monde. Les résultats les plus impressionnants ont été obtenus dans les mélanomes de la choroïde, tumeurs de l’œil dont le traitement reposait auparavant sur une ablation de l’œil.
La mise en œuvre de la protonthérapie nécessite toutefois des technologies lourdes : un accélérateur de particules à protons, une enceinte de radioprotection. De plus, des dispositifs sophistiqués sont nécessaires pour atteindre une haute précision, agissant sur la conformation du faisceau, et le positionnement exact des structures traitées.
Aujourd’hui, les seuls centres de protonthérapie français sont ceux d’Orsay et de Nice (ce dernier se limite aux traitements oculaires).
Le centre de protonthérapie d'Orsay, service de l'Institut Curie, connaît actuellement un projet d'extension. La multiplication de centres de protonthérapie, en vue d’appliquer cette technique à un plus grand nombre de cancers, nécessiterait de mettre au point des dispositifs moins lourds et moins coûteux. Des chercheurs du CNRS et du CEA viennent de franchir un pas important dans les voies exploratoires. Les dispositifs sur lesquels ils travaillent utilisent un laser pulsé de haute intensité, qui, focalisé sur une cible, provoque la création d'un faisceau de protons. Bien qu'encore éloignée des exigences cliniques, cette technique pourrait être une voie de recherche intéressante. Leurs recherches ont été publiées dans la revue Nature Physics. Précisons, pour les connaisseurs, qu’ils travaillent actuellement sur la mise au point d’un laser pulsé dont les impulsions auraient une énergie d’environ 100 joules (à impulsions ultracourtes) et une durée d’une fraction de picoseconde, dont la cadence est de 10 Hz. Un tel laser, de forte puissance, capable de tirer à haute cadence, représente un saut technologique important par rapport aux lasers actuels. Les chercheurs prévoient de l’avoir achevé dans deux ans.
Grâce à ce nouveau dispositif, et compte tenu des équipements annexes, une installation productrice de protons pourrait alors tenir dans une pièce (au lieu d’un bâtiment entier pour un cyclotron) : elle pourrait être installée au sein des hôpitaux. Enfin, ce nouveau dispositif serait aussi plus performant et moins coûteux que les installations actuelles. (M.-H. F)